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POUR PASSER DE LA MÉMOIRE SÉLECTIVE À LA MÉMOIRE COLLECTIVE

   

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« Les monuments et symboles ont pour fonction de rassembler la population autour d’un événement, d’une tradition commune, d’effectuer un retour vers le passé. Mais lorsque ceux-ci mettent en avant des personnages controversés, repenser les monuments et leur emplacement sur la place publique à l’ère où l’éveil des consciences se manifeste devient nécessaire, voire vital. Il ne s’agit nullement de chercher à supprimer ces personnages des manuels d’histoire, mais de prendre en compte l’entièreté de leurs actions et de leurs impacts dans la société. Car un maintien de ces statues dans l’espace public peut être négatif.

En 1983, Benedict Anderson démontrait comment la construction de « communautés imaginées » (nations) fut possible grâce à la prise en compte de traditions, de coutumes ou encore de monuments permettant un retour vers le passé, nécessaire à la construction d’une identité collective. La mémoire collective permet une cohésion de l’ensemble de la population autour d’un événement, d’une statue où le rapport à l’histoire, à la mémoire, à la culture détient un rôle primordial.

Il s’agit également de marquer son appartenance à un groupe, à une communauté façonnant la nation dans son intégralité. Ce sont donc des vecteurs de valeurs, d’idées sur lesquelles se base une société où les historiens et politiques interviennent pour légitimer et matérialiser ces croyances par le biais de ces monuments dans le présent ».

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BIBLIOGRAPHIE

Barash, Jeffrey Andrew. « Qu’est-ce que la mémoire collective ? » Revue de metaphysique et de morale n° 50, no 2 (2006): 185‑95.

Brice, Catherine. Monuments : pacificateurs ou agitateurs de mémoire. Les guerres de mémoires. La Découverte, 2008. https://www.cairn.info/les-guerres-de-memoires–9782707154637-page-199.htm.

Chivallon, Christine. « Retour sur la « communauté imaginée » d’Anderson. » Raisons politiques n° 27, no 3 (2007): 131‑72.

Vidal-Beneyto, José. « La construction de la mémoire collective ». Diogene n° 201, no 1 (2003): 17‑28.


POUR ALLER PLUS LOIN

Anderson, Benedict. Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism. Revised edition. London New York: Verso, 2016.

Dufour, Frédérick-Guillaume. La sociologie du nationalisme : Relations, cognition, comparaisons et processus. Québec: Presses de l’Université du Québec, 2020.

Gilroy, Paul. L’Atlantique noir: modernité et double conscience. Éditions Amsterdam, 2017.

Hall, Stuart. Identités et cultures : politiques des Cultural studies. Éditions Amsterdam. Paris, 2017.

Manceron, Gilles. Marianne et les colonies: une introduction à l’histoire coloniale de la France. La Découverte. Paris, 2003. (Lire en particulier le chapitre 4 traitant des ambiguïtés entourant le mouvement abolitionniste et les positions ambiguës de Schoelcher).

Schoelcher, Victor (1804-1893). De l’esclavage des Noirs, et de la législation coloniale ([Reprod.]) / par Victor Schoelcher, 1833. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84494v.

Schoelcher, Victor (1804-1893). Abolition de l’esclavage : examen critique du préjugé contre la couleur des africains et des sang-mêlés / par V. Schoelcher, 1840. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75680r.

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